La chronique de Jean-Pierre Marguaritte: l’ostéopathie, ce n’est pas ce que vous pensez!

Le terme « ostéopathie » laisse supposer qu’il s’agit d’une pratique essentiellement destinée à corriger des troubles musculo-squelettiques. Cette idée reçue dévalorise cette profession. Ses indications sont beaucoup plus larges. Explications.

L’ostéopathie est parfaitement adaptée aux troubles liés aux modes de vie. Ceux qui embarrassent le quotidien de nombreuses personnes dont l’état se situe entre la santé et la maladie.

Des indications multiples:
Maux de tête, troubles digestifs, insuffisance respiratoire, mauvaise circulation du sang, arythmie cardiaque, oppression, anxiété, nervosité, troubles du sommeil…Tous ces troubles pour lesquels sont prescrits des médicaments qui soulagent sans jamais guérir et qui évoluent vers des pathologies chroniques.

Médecine conventionnelle en décalage:
Les médicaments utiles pour les maladies aigües, virales, en cas d’insuffisance immunitaire…ne sont pas adaptés à ce type de troubles et pourtant ce sont bien des anti-inflammatoires, des anti-acides, des anti-douleurs qui sont généralement prescrits par le médecin. Le trouble est ainsi masqué sans que la cause soit prise en compte. Il évolue, devient chronique, et se propage vers un autre trouble car toutes les fonctions de l’organisme sont interdépendantes.

Le lit de maladies plus graves:
Sous l’effet des médicaments, les symptômes sont mis en sommeil mais les organes, viscères, glandes en cause, restent une cible privilégiée. Et lors d’un excès alimentaire, d’un stress, d’un traumatisme psychique, le mal se réveille et s’aggrave. Les moyens à mettre en oeuvre pour enrayer la maladie, quand ils y parviennent, sont alors beaucoup plus lourds.

Une véritable médecine préventive et active:
L’ostéopathie s’intéresse à la cause et pas seulement aux effets. Lors de l’apparition des premiers troubles fonctionnels, parfois silencieux, l’ostéopathe dispose de moyens pour les identifier avant même que les examens conventionnels ne les révèlent. Comme le pédiatre qui ne peut engager de discussion avec un nourrisson, il palpe le ventre et quand bien même, il ne réveille aucune douleur ni ressente une densité ou une perte de mobilité des organes et des tissus, la localisation de la douleur articulaire lui permet de définir le trouble fonctionnel en cause.

L’ostéopathie guérit:
Ces troubles du mode de vie qui font le lit des maladies peuvent être guéris. De simples recommandations d’hygiène de vie suffisent le plus souvent à les traiter. La difficulté réside dans la capacité à obtenir du patient un changement de comportement et en premier lieu, l’alimentation. L’ostéopathe doit donc pouvoir expliquer de façon simple, logique et intelligible, le lien existant entre le mode d’alimentation, la douleur articulaire et le trouble fonctionnel en cause. La pédagogie est au coeur du processus de remise en santé, l’ostéopathe est un guide et un accélérateur de guérison.

Libérer les compressions:
Après avoir localisé la douleur articulaire en rapport avec la fonction, l’ostéopathe vérifie par palpation les zones de densité des muscles et des organes, la sensibilité des viscères, la pulsatilité des artères et valide ainsi le raisonnement qui lui a permis d’identifier la fonction primaire en cause. Son objectif final est de rétablir la bonne circulation artérielle car la règle essentielle de l’ostéopathie tient du bon sens: s’il n’y a pas de sang, il n’y a pas de vie et la partie du corps la plus sujette aux compressions est le ventre où se logent les organes digestifs. Viennent ensuite les muscles qui assurent 80% de la circulation du sang. Le coeur n’est qu’une pompe qui donne une impulsion.

Un mode d’action global:
Comme sur un tuyau d’arrosage, il est nécessaire de lever les noeuds pour rétablir un bon écoulement de l’eau. L’ostéopathe commence donc par lever les compressions qui sont localisées entre le coeur et le bassin. Le premier point de compression est la grosse artère qui traverse le diaphragme, le muscle le plus puissant du corps qui permet de respirer et d’absorber les émotions.

Le foie toujours en cause:
Deux options qui peuvent être couplées, se présentent: soit la personne est très stressée et la contraction diaphragme comprime l’artère, soit le diaphragme manque d’amplitude pour absorber le stress. Dans les deux cas, l’organe en cause est toujours le foie. Dans le premier cas, le foie sera le plus pénalisé par la mauvaise circulation car c’est l’organe qui est le plus vascularisé. Dans le deuxième cas, l’insuffisance du foie se traduit par une augmentation de sa densité, (transformation des sucres en graisses) qui limite l’amplitude du diaphragme.

Des techniques manuelles douces:
Comme s’il pressait une éponge, l’ostéopathe exerce un « pompage » du foie pour stimuler la circulation du sang et, stimule les ganglions nerveux de la région dorsale qui, à l’instar d’un transformateur, régulent l’intensité « électrique » nécessaire à son bon fonctionnement. Il utilise ensuite des techniques manuelles douces pour libérer les compressions qui se situent au niveau du ventre et relâcher les tensions musculaires qui déséquilibrent le bassin. Le soulagement de la douleur est quasiment instantané.

Son intérêt sanitaire et économique:
Vous l’aurez compris, tous les Francais qui souffrent sans pour autant être malades au sens médical du terme, devraient avoir accès aux soins d’ostéopathie. Les troubles fonctionnels qui nuisent à leur bien-être seraient prévenus, les pathologies chroniques écartées. En toute logique, la répercussion de la réduction des dépenses de santé et de la prévoyance diminuerait les charges sociales et les cotisations des complémentaires santé. Les entreprises supporteraient moins d’absentéisme, le bien-être et la sécurité des salariés leur assureraient une meilleure productivité.

Mais où est le blocage?
Quels sont les groupes de pression qui empêchent le gouvernement de prendre les décisions pour rendre l’ostéopathie financièrement accessible à tous? Les entreprises sont prêtes à payer mais l’URSSAF les taxe pour avantage en nature. Les complémentaires santé hésitent du fait de la diversité des modes de pratique. La Haute autorité de santé interrogée répond que l’ostéopathie ne rentre pas dans son champ de compétences et le projet de proposition de loi visant à intégrer l’ostéopathie dans le Code de la santé publique a été avorté. Pour toutes ces personnes qui « souffrent » sans pour autant être malades, la « révolution de la prévention santé » ne doit pas rester qu’un simple argument électoral!

Jean-Pierre Marguaritte
Président EUROPROMOSTEO
Ostéopathe DO

1 réflexion sur “La chronique de Jean-Pierre Marguaritte: l’ostéopathie, ce n’est pas ce que vous pensez!”

  1. L Ostéopathie devrait être accessible à tous
    Encore faut il trouver le bon ostéopathe
    Pour ma part c’est fait 😃

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